- ARCHEVÊQUE
- ARCHEVÊQUEARCHEVÊQUETitre fréquemment donné dans les Églises chrétiennes à un évêque ayant sur les autres évêques d’une province une certaine juridiction, qu’il exerce en plus de son pouvoir diocésain, mais qui n’implique pas une supériorité d’ordre. L’archevêque est l’héritier des anciens évêques métropolitains, qui avaient autorité sur les différents diocèses d’une province. Pourtant, l’archiépiscopat n’a pas impliqué, à l’époque de son institution, la juridiction métropolitaine; il apparut, semble-t-il, au IVe siècle, dans les Églises d’Orient, et il n’était qu’un titre honorifique accordé à certains évêques. L’Église occidentale ne l’employait guère avant le VIIe siècle. Il ne devint courant qu’après la décision prise par les Carolingiens de rendre aux métropolitains le droit de convoquer les synodes provinciaux. Les évêques métropolitains commencèrent alors à porter le titre d’archevêque pour marquer leur prééminence sur les autres évêques. Le concile de Trente (1545-1563) réduisit leurs pouvoirs, qui avaient été considérables au Moyen Âge. Dans l’Église catholique romaine, l’archiépiscopat est quelquefois conféré à titre personnel à l’évêque d’un siège non métropolitain.Dans les Églises orientales, orthodoxes ou autres, le titre est bien plus courant qu’en Occident et se rattache de façon moins stricte aux fonctions métropolitaines. Dans l’Église orthodoxe, il existe des archevêques autocéphales qui prennent rang entre les évêques diocésains et métropolitains. Chez les protestants européens, le titre s’emploie peu: il est réservé aux évêques luthériens d’Upsal (métropolitains de Suède) et de Turku (Finlande). Dans l’Église anglicane, il y a deux archevêchés qui sont les deux subdivisions du territoire ecclésiastique: celui de Canterbury, siège du primat de toute l’Angleterre, métropolitain de la province de Canterbury, et celui d’York, siège du primat d’Angleterre, métropolitain d’York.• 1080; lat. d'o. gr. archiepiscopus♦ Évêque placé à la tête d'une province ecclésiastique (⇒ archevêché) et qui a plusieurs évêques pour suffragants. ⇒ 1. métropolitain. Son Excellence l'Archevêque. ⇒ monseigneur. Archevêque de l'Église russe. ⇒ métropolite. De l'archevêque. ⇒ archiépiscopal.Synonymes :- évêque métropolitainarchevêquen. m. Prélat placé à la tête d'une circonscription ecclésiastique comprenant plusieurs diocèses.⇒ARCHEVÊQUE, subst. masc.Évêque placé à la tête des évêques d'une province ecclésiastique :• 1. Votre hiérarchique de Cardinaux, d'Archevêques, d'évêques, de Prêtres, de Diacres, de Sous-diacres, sont des institutions égyptiennes. Là, se trouvoit un Hiérophante, d'où découloit une suite de Prêtres, qui diminuoient d'ordres et de pouvoir, en raison de leur plus ou moins d'éloignement du chef suprême.CHATEAUBRIAND, Essai sur les Révolutions, t. 2, 1797, p. 349.• 2. Et qu'est-ce que ces grands archevêques de Mayence, Cologne, Trèves, Strasbourg, sinon les continuateurs du droit romain au sein de la barbarie germanique, la protestation de la raison antique sous forme chrétienne?MICHELET, Journal, 1842, p. 459.♦ Assemblée des cardinaux et archevêques de France. Assemblée qui administrait l'Église de France avant la conférence épiscopale née après le concile Vatican II.♦ Archevêque-évêque, subst. masc. Titre honorifique décerné à un évêque par le pape et lui conférant les honneurs dus au rang d'archevêque.PRONONC. :[
]. PASSY 1914 et BARBEAU-RODHE 1930 notent une durée longue pour la 3e syllabe du mot (cf. aussi les dict. hist. sauf DG). Pour la prononc. par [-
-] du groupe -rch- dans ce mot, cf. archal (cf. aussi archiépiscopal).
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. Ca 1100 arcevesque « évêque d'un diocèse qui est le chef d'une province eccl. » (Roland, éd. Bédier, 1137 : E l'arcevesque de Deu les beneïst); 1671 (F. POMEY, Le Dict. royal augmenté, Lyon : Archevéque); 1838 (Ac. Compl. 1842 : Archevêque du sacré palais. Un des titres de l'archichapelain des rois de France et des empereurs); 2. p. anal. 1721 (Trév. : Archeveque. Terme de Fleuriste. C'est une espèce d'œillet violet, ainsi appelé à cause de sa couleur) — 1898 (Nouv. Lar. ill.).Empr. au lat. eccl. archiepiscopus (gr.ds BAILLY), Not. tir, 55, 29a ds TLL s.v., 461, 43. Cf. GRÉGOIRE LE GRAND, Epist., 13, 50, ibid., 461, 47.
STAT. — Fréq. abs. littér. :1 593. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 4 594; b) 3 151; XXe s. : a) 558, b) 829.BBG. — Archéol. chrét. 1924. — BACH.-DEZ. 1882. — BLANCHE 1857. — BOUILLET 1859. — BRUANT 1901. — Foi t. 1 1968. — LEP. 1948. — MARCEL 1938. — Mét. 1955. — POPE 1961 [1952], § 1147. — RIGAUD (A.). La Vraie Cour des mir. Vie Lang. 1969, p. 396. — SPR. 1967. — ST-EDME t. 1 1824.archevêque [aʀʃəvɛk] n. m.ÉTYM. 1080, Chanson de Roland; lat. archiepiscopus, grec arkhiepiskopos, de episkopos. → Évêque.❖♦ Évêque placé à la tête d'une province ecclésiastique (⇒ Archevêché) et qui a plusieurs évêques pour suffragants. ⇒ Métropolitain, prélat. || Son Excellence l'Archevêque. ⇒ Monseigneur. || Chapeau d'archevêque. || L'archevêque a convoqué et présidé le concile provincial. ⇒ Synode. || Mandement de l'archevêque. || Archevêque de l'Église russe. ⇒ Métropolite.1 Quoiqu'il ne soit fait mention, pour la première fois, des métropolitains ou des archevêques, qu'au concile de Nicée, néanmoins ce concile parle de cette dignité comme d'un degré hiérarchique établi depuis longtemps (…) Quelques auteurs ont pensé que les archevêques même sont d'institution apostolique; en effet, Eusèbe et saint Chrysostome disent que Tite, évêque, avait la surintendance des évêques de Crète.Chateaubriand, Le Génie du christianisme, IV, III, 2.2 Vous avez su que l'archevêque de Paris a donné un mandement violent contre Jean-Jacques.Voltaire, Lettre à d'Argence, 22 avr. 1763.♦ Allus. littér. || Les homélies de l'archevêque de Grenade (Lesage, Gil Blas, VII, 3 et 4). ⇒ Avertissement, homélie.❖DÉR. Archevêché.
Encyclopédie Universelle. 2012.